Hello,
Pour les coms, nous n'avons là que les coms interne cockpit, et rien d'externe à ce qui se passe dans ce petit univers clos (et très personnel en fait)
Même s'il y a des procédures établies pour certaines actions, et donc le langage qui va avec, le reste du temps, c'est souvent le langage maternel qui prend le dessus. (Allez faire une phraséo pour parler du fait que le soir on a un barbecue détachement et qu'il va falloir aller faire les courses
)
Donc là ce sont des coms "naturelles", bien que professionnelles, les gars étant à leur boulot d'observation (vue d'ensemble), jusqu'à ce qu'ils "basculent" en phase "combat" (vue focalisée)... annonce des distances par le pilote, télémétrie, tir, impact.... on en revient à un langage simplifié et dédié.
De plus, le cockpit en tandem oblige à communiquer ses intentions ou ses actions à l'autre, afin d'une part d'éviter les surprises, d'autre part de permettre la construction d'un schéma d'action commun.
Et malgré les places côte à côte des autres hélicos, on s'est vite rendu compte que sous jumelles de vision nocturne, du fait de leur champ de vision réduit, on ne voyait plus les gestes de l'autre.
Donc tout passe par la parole...
Ce n'est plus "tourne à droite vers la vallée, celle avec la maison" avec le bras tendu dans le cockpit, c'est :
"A nos 2 heures il y a 2 vallées"
"Vu"
"Celle de droite avec une maison flanc droit, c'est dans cette vallée qu'il faudra s'engager"
"Vu"
"On s'appuiera flanc gauche, 1ere allure, en contournant la maison, pas d'obstacles visibles en entrée de vallée"
"Reçu"
Et c'est encore plus vrai dans un cockpit en tandem
l'avantage étant la recopie des capteurs qui permettent bien souvent de joindre l'image à la parole.
Les gens sont toujours surpris quand ils assistent pour la première fois à un vol JVN, particulièrement en treuillage, parce qu'ils en ressortent toujours avec un : "Mais en fait, vous ne cessez jamais de vous parler !!" ( De toute façon, si ça ne parle pas, c'est très anormal)
Le fait que l'un vouvoie l'autre n'est pas forcément signe d'expérience ou d'inexpérience, ou du fait qu'ils ne se "connaissent" pas. Dans l'armée, et même dans l'ALAT
il y a des galons.
Et donc ceux-ci sont applicables, et bien plus appliqués qu'on ne pourrait le croire.
Il m'est arrivé plusieurs fois d'avoir des membres d'équipage plus gradés que moi, à qui je disais vous, et qui me vouvoyait en retour, et pourtant, malgré mon galon largement plus en bas du tableau que le leur, c'était moi qui était commandant de bord.... le fameux " la fonction prime le grade".
Donc c'est peut-être le cas pour eux. Le pilote vole peut-être avec son commandant d'unité, allez savoir.
Dans tous les cas, il y a un commandant de bord, et donc c'est celui qui décide de la gestion du vol (et en ce cas des actions de combat), d'où la nécessité de l'informer des intentions ou éléments nécessaires, et d'être informé en retour.
On n'a peut être pas l'action dans son intégralité non plus
Par contre, je suis surpris également de la circulation de ces images, non "censurées" qui plus est.
Une chose est sure, c'est qu'à choisir, même s'il ne faut pas jouer le grand secret inutilement, garder un certain voile sur ses capacités reste une bonne garantie de "survivabilité" et "d'efficacité"
(fuite orchestrée pour l'ALAT, je n'y crois pas beaucoup
... ou alors les temps changent
)