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Version complète : [Breaking/Scoop/Exclu !]Le parachute ne réduit pas la mortalité ou les blessures graves
3rd-Wing · Escadre virtuelle DCS > Espace détente > L'Aviation réelle
Aerdalis
Je constate un manque criant de vulgarisation scientifique par ici.

Alors que la capacité de distinguer le vrai du faux, le discours raisonné et argumenté de la propagande, les rêves et fantasmes de la réalité froide, alors que cette capacité s’efface au point d’en devenir critique dans nos sociétés, il est du devoir de chacun d'élever les facultés d'analyse et de réflexion de ses camarades.
Pour remédier à cet état de fait, je me dévoue donc pour l'édification de nos membres.

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Un article potentiellement révolutionnaire est paru dans le très respectable British Medical Journal (BMJ - pour les curieux, une réelle référence du domaine).
Pour nos membres anglophones, l'article est ici

CITATION
Parachute use did not reduce death or major traumatic injury when jumping from aircraft


Un petit résumé pour les francophones :

L'étude est basée sur un essai contrôlé randomisé, soit la norme pour procéder à des études sérieuses notamment pour évaluer les médicaments, traitements et interventions médicales.

CITATION
Jumping from an aircraft (airplane or helicopter) with a parachute versus an empty backpack


L'objectif est de déterminer si l'utilisation d'un parachute protège des blessures traumatiques majeures ou mortelles lors d'un saut depuis un avion.
La comparaison est faite entre un parachute (National 360 de National Parachute Industries ou Javelin Odyssey de Sun Path Products) et un sac à dos ordinaire (The North Face, Inc ou Javelin Odyssey Gearbag de Sun Path Products).

23 participants ont été assignés aléatoirement à l’un des deux groupes.

Les sauts ont été réalisés depuis deux appareils : un avion et un hélicoptère. À noter que l'étude n'est pas en double aveugle (les cobayes ont sauté sans bandeau), le groupe assigné n'était donc caché ni aux participants, ni aux chercheurs (ce qui est susceptible d'influencer les résultats).

La métrique est une évaluation combinée des blessures mortelles et traumatiques majeures ayant un score au dessus de 15 sur l'Injury Severity Score (ISS : mesure de gravité des blessures multiples). La mesure est prise immédiatement après l'impact avec le sol.

CITATION
Parachute use did not significantly reduce death or major injury

Le résultat - sans appel - est que le parachute n'a pas réduit significativement réduit les morts ou blessures majeures, avec un score de confiance supérieure à 90%.

Certes, quelques limitations sont mentionnées ici ou là, mais si on n'occulte pas les conditions, biais et plus généralement tout ce qui est écrit après le titre, ce serait faire plus d'efforts que nombre de média et communiqués de presse rapportant des études.
Serait-ce bien raisonnable ?

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Il s'agit bien évidement d'un article humoristique. Si la méthodologie est parfaitement appliquée, les limitations en rendent le tout inutil : les tests ont été fait au sol (altitude moyenne de 0,6m, P<0,001) et à l'arrêt (vitesse moyenne de 0km/h, P<0,001).

Petit tirage de chapeau aux chercheurs ayant approché leurs voisins en vol pour leur demander de participer à un "vrai" test en conditions réelles.

CITATION
All participants were asked whether they would be willing to be randomized to jump from the aircraft at its current altitude and velocity


La prochaine étape me est évidente, tester le parachute homéopathique.

Méthodologie :
  1. prendre un parachute
  2. le mettre dans un sac à dos que nous appellerons Blanche, en hommage à Blanche Gardin qui est pas mal gonflée
  3. enlever le parachute de Blanche (qui conserve donc la mémoire du parachute)
  4. assigner à chaque participant au hasard un simple sac ou Blanche
  5. faire sauter le participant
  6. mesurer l'ISS

Des volontaires pour la prochaine lan ?
Il me manque un parachute homéopatique et un appareil volant.

n.b. On peut diluer à 1 Centésimale Hahnemannienne (CH) en mettant Blanche dans un autre sac, et utiliser ce dernier, et répéter la prochédure 100 fois.
MajorBug
Image IPB
DArt
gap.gif
Anubis
Mais ...
Je ...
Enfin ...
Hm
Musis
Je suis d'accord avec Aerdalis, si tu fais une étude statistique sur un petit nombre d'essais alors tu peux démontrer que seules les personnes en vie après leur saut peuvent espérer passer la nuit suivante dans leur lit.
Seulement l’expérience de voir leur camarade d'infortune périr brutalement leur restera gravée comme au fer rouge au fond de leur mémoire et sans cesse elle se répéteront en boucle et si c'est c'était moi qui avait sauté avec le parachute de l'autre.
Cette angoisse se mutant en une culpabilité sournoise les poussera hélas à l'autodestruction.

Cette loi, si célèbre, dite des grands nombres intervient pour démontrer que toutes les personnes ayant tenter un saut en parachute dans les conditions innommables décrites par Aerdalis finissent par mourir au bout d'un certain temps.


Excuse moi Pierre de rétablir la vérité en fait toute personne faisant un saut en parachute d'un avion, d'un hélicoptère, d'un pont ou d'une chaise a 100 % de chance de mourir. sad.gif
MajorBug
C'est prouvé, la mort tue 100% des gens décédés !
DArt
et 100% des survivants ne sont pas morts!
Sleipner
A l’époque où j’avais pour passion la ridicule habitude de descendre en vol d’avions en parfait état de marche, le club auquel j’appartenais détenait en trois ans le triste bilan de :

Tapis sec : 1 mort
Atterrissage non conforme : 2 morts
Collision sous voile : 2 morts
Accident aérien : 28 morts (23+5)
Ce qui prouve bien que, statistiquement, la phase montante est, de loin, la plus dangereuse du parachutisme…


PS. [mode cynique OFF] Tendres pensées pour les copains concernés...
Boulling
Ça manque de sérieux tout ça : ils n’ont pas testé l’influence de la présence dans le sac d’un sandwich jambon-beurre accompagné de sa bière...
Azrayen'
gap.gif

Merci Aerdalis.

Le point important est ici :
CITATION
Certes, quelques limitations sont mentionnées ici ou là, mais si on n'occulte pas les conditions, biais et plus généralement tout ce qui est écrit après le titre, ce serait faire plus d'efforts que nombre de média et communiqués de presse rapportant des études.
Serait-ce bien raisonnable ?



J'ajoute que même lorsque le média ne se contente pas du titre de l'étude, il n'est toujours pas temps d'abandonner son esprit critique !
Exemple récent : le numéro d'envoyé spécial à charge sur un herbicide ; je ne suis pas un grand fana du "chimique artificiel" et de l'agriculture productiviste/intensive (et je n'ai pas non plus d'intérêt avec quelque firme que ce soit du domaine, ni pour, ni contre).
Je fais donc partie du public qui par défaut "aime bien" le discours de ce magazine d'investigation et a tendance à "être d'accord" par instinct/penchant perso. J'apprécie d'autant moins le sentiment d'avoir été trompé par une vulgarisation exclusivement à charge, qu'un peu de fact-checking révèle facilement.

=> Encore un effort !

++
Az'
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