Débrief Requin,
Initialement taské sur une mission Anti-Ship, nous décidons de faire deux patrouilles de deux appareils, une patrouille full A/A et une patrouille full Air-to-Surface.
Nous mettons énormément de temps à nous mettre en route car il manque RQ-72 qui a des problèmes de radio...
Ce faisant, les tankers et l'AWACS se retrouvent rapidement menacés par une patrouille de MiG-29 ENI, les poussant à ABORT leur mission et RTB Sukhumi. Sans l'AWACS et avec un EWR qui ne couvre pas la zone de la mission Anti-Ship la logique aurait voulu que notre mission soit annulée. Mais c’était sans compter sur la volonté et la pugnacité exemplaire des pilotes aéronavale de la Mère patrie qui ne recule devant rien.
Nous partons enfin, la patrouille A/A menée par RQ-73 devant, la patrouille A/S emmenée par votre serviteur en léger retrait. Mais nous sommes spikés dur. Je positionne ma patrouille sur un circuit d'attente le temps que les Requins A/A et les Knife nettoient le ciel. Nous perdons RQ-74 dans l'engagement.
Sky Clear, les Requins A/S se rende sur zone pour couler du Molniya. Deux relèvements nous sont transmis par la patrouille maritime :
- RQ-71, Poséidon, prêt à copier les relèvements des navires ?
- Poséidon, RQ-71, prêt à copier !
- Deux groupes,
Groupe NORD, six navires, relèvement 244°, 375 km,
Groupe SUD, six navires, relèvement 250°, 385 km.
Collationnez !
Je confirme la bonne réception des relèvements puis nous splittons, chacun un groupe. RQ-72 trouve ses cibles avant son leader et entame ses passes en autonome, il est seul sur zone. Je trouve enfin mes 3 cargos escortés par 3 Molniya. Je repère l'orientation des bateaux, ils font cap plein nord. J’allonge mon hippodrome vers le nord, je passe 3/4 dos, manche au baquet, j'entame une première passe à la roquette S-25 sur le Molniya en tête du convoi. En bruit de fond, le contrôle tactique, le second groupe Requin et les Knife semblent être en difficulté sur leurs engagements respectifs. Je ne m'inquiète pas outre mesure, nous ne sommes pas menacés pour l'instant et j'ai toute confiance en Spoutnik pour nous tenir à l'écart des engagements Air-Air.
Je poursuis ma passe, j'arrive vite mais je suis correctement axé, LA apparait an VTH, j'écrase la détente puis tire sur le manche pour dégager par la gauche. Splash-2, le Molniya fume abondamment. J'apprendrais à mes dépends qu'un Molniya qui fume n'est pas un Molniya mort...
Satisfait de cette première passe réussi je reproduis la même manœuvre sur le second Molniya en tête de convoi. Je dégage cette fois à l'Ouest pour ne pas survoler le convoi maritime. Par-dessus mon aile droite j’aperçois de la fumée. Splash-2. Alors que je grogne sous l'effet des G, j'entends mon numéro deux pester à la radio. Aucun de ses coups n'a fait mouche, il enrage !
Alors que je m'aligne pour effectuer une dernière passe sur mon dernier Molniya, mon allier, qui a dû prendre davantage de risques pour mettre une bombe au but, m'annonce qu'il est touché et qu'il s’éjecte. En dépit de la convention de Genève, le convoi ENI ne portera pas secours à RQ-72. Son corps ne sera jamais retrouvé. RIP mon frère d'arme.
Très perturbé par l'annonce de l'éjection, je poursuis quand même ma passe. Alors que je suis parfaitement aligné et que le signal LA ne va pas tarder à apparaitre en VTH j'entends une série de crépitement, comme des impacts de balle sur ma cellule. Pas le temps de réagir, je suis mort. Un des Molniya fumant, présumé mort, m'a littéralement coupé en deux.
Retab sur Sukhumi, on remet en route, on redécolle, RQ-72 (ressuscité) est en avance sur son leader et poursuit en autonome. A peine le train rentré mon SPO se met à hurler. Un coup d’œil rapide à mes instruments me permet de constater avec inquiétude que je suis accroché par le radar d'un appareil hostile dans mes 9 heures. J'informe Spoutnik qui m'envoie au nord, à l'écart de la bataille qui semble faire rage dans le ciel. Sans prévenir, l'alarme de tir du SPO se déclenche, le signal est fort, 3/4 de jauge, je dois agir vite ! J'annonce "Départ missile" à la radio puis "En défensive" avant d'entamer un Pump de la mort, je passe sur le dos et tire le manche au baquet comme une brute tout en larguant quelques paillettes, l'indicateur de facteur de charge affiche 9G. La pression est insoutenable, ma vue se trouble. Je relâche la pression sur le manche et ramène mon Soukhoï à plat. Je suis toujours poursuivi mais l'alerte de départ missile s'est tu. J'harcèle Spoutnik pour m'assurer qu'il m'envoie du renfort quand mon agresseur se désintéresse soudainement de moi. Échaudé par ce petit accrochage je demande autorisation de poursuivre ma mission Anti-Ship, déterminé à envoyer toute cette flotte par le fond.
Mon ailier m'informe, d'un ton résigné, qu'aucun de ses tirs n'a fait mouche. Il va falloir revoir sérieusement la qualification Anti-Ship de RQ-72.
Sans plus attendre, me voilà de nouveau accroché par un hostile. Harassé par ce harcèlement incessant, je décide de faire face à la menace, ECM ON, Radar ON, je l'ai, cible verrouillée ! J'informe Spoutnik, MASTER ARM ON, je décage mon R-73, ça chauffe. Pas le temps de souffler que j'entends mon numéro deux pousser un râle d'exaspération, lui aussi est engagé par la chasse ENI. Sans SITAC, nous ne savons pas à quoi nous nous frottons. Ni une ni deux, mon ailier se fait descendre, je ne tarderais pas à le rejoindre suite à un bug dans la Matrice. Je me suis subitement arrêté en vol, en plein virage sur la tranche, suspendu dans le vide, face à un monde figé, conscient mais incrédule face à l'inimaginable.
De rétab sur Sukhumi, c'est la voix familière mais déprimée de la tour qui m'accueille :
- Raiden, je vais arrêter, je ne peux plus continuer à bosser dans ces conditions. Je sais que je risque la cour martiale mais je préfère encore ça que d'envoyer mes Kamarades au casse-pipe !
Le budget de l'armée est grevé depuis une dizaine d'année par les folies de luxure d'un petit nombre de haut-gradés de l'Etat-Major, qui s'offrent des Porches, des villas de luxe au bord de la mer noir et des шлюхи aux frais de la Mère Patrie. Ces temps de crise économique, n'ont pas permis de déployer un second AWACS malgré les suppliques de Spoutnik à notre Etat-Major.
Nous perdons RQ-72 et RQ-74 dans la bataille mais nous persistons, RQ-73 et RQ-71 à accomplir la mission coûte que coûte !
Nous repartons en autonome Leader full A/S et numéro 3 full A/A. Rapidement mon ailier engage des hostiles et me laisse continuer sur le cap de la flotte ENI. Arrivé sur zone je trouve d’abord le groupe que RQ-72 n'a pas réussi à amocher.
- IN HOT 180, ce sera une FAB-500 en CCRP.
Je m'aligne, verrouille le point d'impact, il est parfait. Je tire légèrement sur le manche pour entamer ma ressource tout en observant l'indicateur en VTH qui annonce le point de largage. Ça sonne et un "SLONK" sourd retenti, m'informant que la bombe est partie. J'annonce "Bombs away" et dégage souplement par la droite. Par-dessus mon épaule je vois ma FAB-500 pulvériser le navire. Je ne peux m’empêcher d'esquisser un sourire de satisfaction.
- Tu ne l'as pas volé celle-là, lançais-je au malheureux Molniya.
Je refais un tour puis renverse 3/4 dos pour attaquer le second Molniya quand je me rends compte que le dit "malheureux" ne fume pas et tente de me faire bouffer du plomb. J'ABORT ma passe et me prépare à atomiser le scélérat. Je m'aligne, j'arme le S-25 et décoche non pas une mais quatre roquettes de 480 Kg chacune.
Ca fait de grosses éclaboussures mais le Molniya est toujours intact…
- Putain, encore un bug dans la Matrice.
Je me décide à retourner sur le second relèvement plus au sud lorsque Brejnev m'interpelle à la radio pour un engagement Air/Air.
- RQ-23, Brejnev, Tiger pour engagement Air-Air ?
- Brejnev, RQ-71, il n'y a pas de RQ-23 (encore un bug dans la Matrice
).
- RQ-71, Brejnev, confirmez Tiger pour engagement Air-Air ?
- RQ-71, en mission Anti-Ship, 2 FOX2 courts uniquement.
- Entendu RQ-71, prenez maintenant un cap 160 pour intercepter un hostile, 1800 mètres en montée, hot sur vous.
- RQ-71, Wilco.
J'allume l'ECM, le radar, Master Arm ON, je décage et fais chauffer mes R-73.
NO JOY, impossible de trouver le bandit qui se rapproche de plus en plus. Je m’apprête à pumper lorsque je croise un MiG 23 lancé comme une balle. Je passe mon radar en HMD (Helmet-Mounted Display) tout en tirant 7G à cabré mais je perds ma TARGET dans les nuages. Un frisson désagréable me chatouille l’épine dorsale lorsque Brejnev m'annonce qu'il n'y a pas un mais deux hostiles et que RQ-73 arrive à la rescousse pleine PC. C'est alors que mon SPO recommence à hurler, le MiG est passé derrière moi.
Je crante la PC et engage un combat tournant avec l'animal. RQ-73 arrive et décoche 3 missiles. N'ayant pas le visuel il me demande de confirmer le Splash.
- Negatif, la TARGET en EVASIVE à 20 mètres de la surface.
Je plonge vers le MiG qui repars à cabré.
- FOX 2 ! Le missile plonge tout droit dans la mer noir.
Je force mon talent et tire également sur le manche pour ne pas perdre le malandrin tout en évitant de faire des ricochets sur l'eau. Je dégrade énormément et me retrouve à 90° de tangage. Ma TARGET est dans le viseur, j'arme le canon et l'arrose copieusement sans grand succès. Je grimpe toujours à la verticale et j'affiche 220 Km/h au badin. J'ai juste le temps de tirer mon dernier FOX 2 avant de partir en décrochage.
Sur la tranche, en chute libre, je suis témoin du dernier souffle du MiG 23.
- Splash 1 !
Je me sors difficilement de ce décrochage à basse altitude lorsque Brejnev nous annonce que le second TARGET est au merge. Je n'ai pas le temps de réagir que je me mange un missile thermique.
Mon avionique a sérieusement morflé, je perds du carburant et j'ai perdu une partie des surfaces de contrôle, y compris mes becs de sécurité. Mon seul réconfort est que je vole encore bien que les commandes de vol répondent difficilement.
J'affiche pleine PC et je me barre aussi vite que possible tout en essayant de maintenir en vol un Soukhoï 33 qui s'est subitement transformé en étalon indomptable.
Ma radio fonctionne encore, je contacte le contrôle pour lui annoncer que je suis RTB en emergency.
- J'ai une fuite de Kéro, plus d'électronique et un bandit aux fesses, demande PIGEON pour Sukhumi !
- C'est bien reçu RQ-71, prenez un cap 045.
- 045 c'est bien pris !
- RQ-71, Brejnev, le bandit est toujours à vos trousses, votre ailier a été abattu, le groupe MILAN est en route pour vous escorter.
- Copy Brejnev, j'ai le visuel sur la piste, je passe avec l'approche en espérant être à l’abri dans la bulle SAM de la base.
Je me présente sur la fréquence de l'approche de Sukhumi et entame avec leur accord une approche à vue en emergency. Le Bingo Fuel a sonné depuis longtemps, il ne me reste que 200 kilos. Je me présente dans le circuit sur une longue étape de base, trop vite, trop haut. Je tire fermement sur le manche pour m'aligner tout en dégradant au maximum ma vitesse. Toute la cellule se met à vibrer, j'ai la sensation que mon 33 peut partir en morceau à tout moment. Je sors enfin de mon virage correctement aligné mais je suis trop bas et toujours trop rapide. J'entame alors le dernier break de ma vie, je pars sur la tranche et tire sur le manche tout en sortant les éléments. Mais ma vitesse se dégrade brutalement, je crante la PC, mon étalon se cabre, je compense, il part à piqué. Je tire alors plus fort sur le manche, mon AoA explose, moi avec.
Je fais un cratère à quelques dizaines de mètres du seuil de piste.
C'est ainsi que s'achève une journée normale dans la vie d'un pilote de la 279th KIAP, mort mais fier d'avoir donné sa vie pour la Mère Patrie.
Raiden OUT.
PS: Merci à tous les participants pour ce vol. Bien qu'il ne se soit pas déroulé dans les meilleurs conditions, c'est toujours un plaisir de voler avec vous tous
[Edit]PS2: Spider, merci pour la mission, tu peux noter dans ton carnet que deux Molniya ont été abimés mais pas détruits et c'est tout... La mission des Requins est un échec total ! Hâte de prendre notre revanche lors de la troisième phase de l'opération Beslan Down.